samedi 7 novembre 2009

La diaspora des Tunisiens à l’étranger opte pour Zine El Abidine Ben Ali

Par Dr Mokhtar ISMAILSousse le 08/11/2009

Un coup d’œil attentif sur Jeune Afrique , hebdomadaire International de réputation mondiale , dans son numéro 2547 du 1er au 7 Novembre 2009, on se réjouit de voir son brillant propriétaire Béchir Ben Yahmed opter pour servir, royalement , son pays et son président Zine El Abidine Ben Ali dans une livraison exceptionnelle , pleine d’enseignements à décrypter le plus objectivement possible .
Aussi , a-t’il choisi une couverture illustrée de la photo de Président Ben Ali et un titre suggestif et ambigu : où va la Tunisie ?
Cette édition Maghreb et Moyen-Orient , nous donne l’envie , comme à l’accoutumée depuis 4 décennies , de foncer sur le célèbre éditorial ‘CE QUE JE CROIS ’ de Béchir Ben Yahmed , avec un sous-titre : ‘ A quoi servent les élections ? ‘ daté du 31 octobre 2009 .
Franchement , ces deux interrogations de BBY, m’avaient donné des frissons puisque , dans l’absolu , j’avais toutes les raisons de craindre le pire pour des interprétations équivoques sur les grands événements relatifs aux élections Présidentielle et législatives du 25/10/2009 .
Mes appréhensions se dissipèrent , brusquement , en plongeant dans le cours magistral de mon professeur de toujours, BBY sur l’actualité mondiale et plus exclusivement tunisienne .
L’édito’ de BBY avec son label ‘ ce que je crois ’ m’invite à brûler mes méninges pour analyser et décortiquer , au scalpel , son contenu .
Personnellement , je tire une fierté, d’un goût particulier, de mon appartenance à cette revue internationale dans les années 60 du 20 e siècle . Son fondateur BBY , qui était le plus jeune Ministre de l’information du premier gouvernement de l’indépendance en 1956 (avec le combattant suprême Habib Bourguiba ), avait eu le courage et la lucidité de démissionner pour créer ‘Afrique Action ’ à Tunis puis , écœuré du pouvoir personnel du chef de la première République tunisienne , de plier bagages et de s’aventurer en Europe , affranchi de la calamité de la censure, de toutes velléités d’indépendance et de liberté d’expression .
Créant l’hebdomadaire actuel ‘Jeune Afrique ’ , qui est devenu , dans un temps record , le chef de file de plusieurs périodiques indépendants ( en Anglais , Français etc….) , qu’il transforma en un empire d’édition et de presse , dont il a fêté le cinquantenaire ,depuis peu.
Avec le concours de son épouse Danielle Ben Yahmed et leurs familles .
BBY avait enterré Afrique-Action, la petite revue artisanale et locale de Tunis , à moins de 30 ans , gage du refus du diktat de Bourguiba et l’incertitude de la roulette russe des humeurs des dirigeants du Tiers-Monde et de s’aventurer à prendre son destin en charge .
Djerbien de souche ( possédant la culture de la saine gestion commerciale en ‘Gére-Bien ’ dans le sang ).
Diplômé de HEC de Paris et fils de la bourgeoisie fortunée de Tunis et Djerba – BBY avait la trilogie de l’excellence , la culture , l’argent et le goût d’entreprendre qui pourrait l’amener très … très …très haut !
D’ailleurs, même s’il avait choisi le secteur le moins porteur : la communication , le journalisme et l’édition , sur le plan financier , son immense talent aurait compensé cet énorme handicap . en fin de cette année 2009 , BBY fête le demi-siècle d’existence de son empire de presse qui n’a rien à envier aux géants des médias internationaux tels que celui de ‘Axel Springer à Berlin-ouest dans un immobile provocateur face au mur de la honte de la RDA qu’on fête le 20 e anniversaire de sa démolition ’ ; celui de DER SPIEGEL( le miroir) , de Hambourg qui a fait et défait des gouvernements en Afrique ,en Asie et en RFA, grâce au génie de l’écrivain-stratège, proche du parti libéral- FDP -Rudolph Augustein etc…
Depuis cinquante ans BBY et sa compagne de route, Danielle , ont multiplié les succès avec leurs enfants et leurs multiples entreprises de presse et d’éditions qui ont essaimé plusieurs autres sociétés, en prise directe avec la révolution numérique et leur mise à niveau sur le plan technologique et cybernautique .
Personnellement , l’édito’ de BBY ‘ ce que je crois’ je ne l’ai jamais appréhendé en tant qu’un essai d’éclairage à certains évènements brûlants de l’actualité géopolitique internationale mais , plutôt , en tant que cours magistrale de science po’ d’un professeur de la trempe des experts et des anciens Présidents US , Français ainsi que les immortels de l’Académie Française , qui avaient ‘hérité ’ pompeusement les titres des profs’ émérites-colombistes ex-ministre , ex-Secrétaires Généraux de l’ONU etc…
‘ce que je crois ’ de BBY , aurait été pour moi , dés ma jeune carrière journalistique , le bréviaire et la seconde religion après le livre saint le Coran que je dévore , 5 à 10 fois pour parvenir à décrypter ses sous-entendus,ses non-dits, ses messages et sa philosophie . Celui du N°2547 du 1 au 7 Novembre 2009 n’a pas échappé à ma démarche quadragénaire .
Pourquoi ?
Tout simplement , par ce que BBY avait l’immense talent de traiter l’actualité-politique planétaire pour passer, avec une admirable synthèse , au spécifique de chaque pays, ciblé par un ‘ce que je crois ’ - Evénement - que chaque leader se crois : être traité , exclusivement et penser que midi est a sa porte !
Dans moins de deux pages de Jeune Afrique au titre intrigant , suggestif et purificateur de : « A quoi servent les élections ? » chacun des pays concernés par ces rendez-vous électoraux ( présidentielles et législatives) dans 4 continents : BBY avec l’humilité et la sagesse des grands érudits qui ne prétendent pas détenir la vérité absolue, épate tout le monde et ses environs .
Mieux encore , il te ravale au degré zéro du doute , en te rappelant , à l’envi, la sagesse de François De La Rochefoucauld : qui affirme : « Nous aurions souvent honte de nos belles actions si le monde voyait tous les motifs qui les produisent ».
BBY qui reste mon modèle préféré parmi les icônes-stars de la scène politique mondiale, bien que j’étais toujours sourcilleux de l’indépendance de ma pensée , le fanatique de mon égo’ et de mes convictions , selon l’adage sur lequel je n’ai jamais transigé : « il faudrait mieux être le premier de son village que le second à Rome ».
Dès l’adolescence , j’avais théorisé ce concept au point d’inventer des formules cocasses pour traduire mon attachement au ‘Bled’ (village) natal , dans le patois dialectal tel que « ‘’ chaque paysan ou goujat est citadin dans sa brousse ! ‘’ »
Comprenez : « La capitale de Mokis est Bouhjar » et chaque week-end mes amis de la capitale Tunis reçoivent la même réponse je regrette … je rentre à ma capitale Asymati ‘Bouhjar’ ! »
Tous les hajri ne parlent plus que de leur capitale Bouhjar
Pour la partie BBY concernant son pays et le mien … la Tunisie, il étale l’humilité digne de son talent en affirmant par contre procuration ‘’ ce qu’il croit en disant « les politologues et les économistes s’accordent à dire que des pays comme le Brésil, l’Inde ou la Tunisie ont subi la chance d’être partis tôt .Leur mérite est d’avoir été des précurseurs, des éclaireurs, des créateurs de modèle..
Parce qu’il existent , qu’ils ont (créé ou recréé ) le modèle démocratique , l’ont rodé et lui ont donné ses lettres de noblesse, ce petit nombre de pays a rendu plus facile et plus attrayant le passager de l’autocratie à la démocratie.
Ces pays de l’ex-Tiers-Monde qui frappent aujourd’hui, à la porte de l’aire démocratique , rencontrent, parfois, de timides résistances , mais les murs à abattre sont moins épais , les outils dont ils disposent , pour venir à bout, sont plus performants et le climat général plus propice.
Donc, BBY s’accorde avec les politologues , les économistes , les anthropologues et les grands financiers de la Banque Mondiale et le FMI que la démocratie et le développement économique sont des stades suprêmes de l’évolution des pays , le niveau auquel ils aspirent s’élever .
De même qu’en économie il ya des pays qui méritent le beau nom d’émergents , en politique , il y en a qui émergent de l’autocratie ».
Je prétends , en tant que disciple du brillant concitoyen BBY que j’ai vu, dans plusieurs pays Africains, être accueilli comme un chef d’Etat avec les honneurs et le tapis rouge , j’insiste également , à signaler qu’en tant qu’expert de la communication, intellectuelle de la diaspora, vivant souvent à l’étranger , comme BBY , avoir suffisamment de recul et d’indépendance d’esprit et de libre choix dans mes convictions politiques qu’il m’eusse été plus facile d’être moins subjectif que d’autres compatriotes n’ayant jamais su réussir d’atteindre un pilier d’objectivité minimale pour se frayer une voie médiane entre les contempteurs acerbes et les thuréfaires zélés , c’est –à dire : vitupération contre flagornerie !!
Le danger serait de tomber dans l’excès d’un côté comme de l’autre.
Ceux qui n’ont pas cette culture de la tolérance pour autrui , car ils n’auront pas cette chance comme nous ‘diaporatistes’ , grands voyageurs donc plutôt enclins à choisir une seule alternative défendre aveuglement et maladroitement notre patrie - ou l’attaquer excessivement et sans nuance !
En d’autres termes : c’est l’enfer ou le paradis !
Pas d’autres voies possibles.

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