. Du fond du tiroir de Mokis 7
.Par Dr Mokhtar ISMAIL
.Sousse le 06/11/2009
Les règles de sciences po’ semblent passer devant le nez de Tahar Belkhoja , notre héros malheureux qui a cherché le diable et l’a eu, d’autant plus que sa maison de verre fut , tellement vulnérable qu’elle s’effondra au premier coup de pierre !
Nous nous efforçons de démontrer ce psychodrame d’un tigre en papier , en optant pour la lyre et l’humour , parfois noirs , pour faire une balade entre ses 7 bourdes et les fabuleux défis relevés par l’architecte de la Tunisie conquérante, moderniste et maîtresse de sa chevauchée de
L’excellence,
grâce à la sagesse , la clairvoyance et la prospective de son Excellence Zine El Abidine Ben Ali , un Président de stature mondiale .
Les 7 bourdes de T.B , et l’antidote du 7 novembre 1987 !
Mes confrères de la presse écrite : Boubaker Sghaier et Abdelaziz Jridi , 2 directeurs d’hebdomadaires très côtés dans le Monde Arabe , à qui j’attribue la palme d’or, pour leur courage et leur détermination performante à avoir choisi des arguments convaincants pour déboulonner une icône du Bourguibisme (TB) qui s’est leurré de verser son fiel sur un majestueux bilan du BENALISME dont il rêvait d’en réaliser le un centième .
Mokis qui a eu la chance d’être un témoin attentif ,de l’intérieur, des 31 années d’existence du Bourguibisme , prétend en passe de livrer des secrets d’Etat édifiants sur les principaux acteurs de cette période de la Tunisie indépendante .
En puisant dans mes souvenirs des années 60,70 et 80 du 20 e siècle .. j’ai découvert de succulents faits de la vie politique dans l’entourage du combattant suprême .
En 1967, en pleine effervescence de la préparation des Jeux Méditerranéens de Tunis , j’avais appris le retour de T.B de sa longue planque Sub-saharienne au continent noir(Afrique occidentale).
C’était quelques jours après la ‘’ NeKsa’’ ( Waterloo ) de la guerre des 6 jours et la victoire éclaire d’Israël sur des Arabes bercés par les chimères panarabes de Nasser, une courte période a suffi à T.B pour transiter par le ministère des Finances , en sa qualité de directeur de cabinet de Ahmed Ben Salah.
Sa mission à ce poste hautement politique et très sensible, n’a pas fait long feu pour deux raisons :
a) La suspicion de son chef hiérarchique qui avait très mal réagi à ce parachutage de la 5 e colonne de Wassila , avec l’aval de Bourguiba, sans le consulter .
Ahmed Ben Salah le super multi-ministre (8) ne manquait ni d’arrogance , ni de pédantisme syndicaliste pour aller protester de vive voix devant le combattant suprême.
b) L’expédition de TB à la fournaise de la police , pour la première fois de sa carrière politique , n’était que la conséquence des effets collatéraux de la débandade arabe contre les sionistes .
Les étudiants , furieux et humiliés dans leur amour propre , s’acharnèrent sur les biens des juifs , au centre de la capitale . saccageant tout et incendiant les quartiers chics et les boutiques cossues dont la majorité appartient aux Israélites . leur courroux tourna au vinaigre lorsqu’ils s’infiltrèrent, par centaines, dans les parages de sa majesté l’ambassade U.S.A, à la porte du Belvédère . D’une pierre A. Ben Salah tira deux coups :
Se débarrasser de TB et jeter un pavé dans la mare des Tunisois en limogeant Foued Mbazaa , le poulain de Wassila et prédécesseur de TB chez les flics .
Tahar Belkoja profita de l’aubaine pour faire étaler son art de museler les étudiants , toutes sensibilités confondues , y compris les étudiants du BNED ( Bureau National des Etudiants Destouriens ) qui avaient été tabassés , longuement ,dans les caves du Ministère de l’Intérieur ) . Les militants de la BNED , y compris l’auteur de ces souvenirs , nous avions inventé les sobriquets qui lui ont collé , à ce jour, à la peau . Hélas les épithètes de Big et Bop ne signifient rien à la jeunesse d’aujourd’hui ! ceci était le côté apparent de l’iceberg .
L’autre face cachée de sa mission : éliminer l’encombrant ancien syndicaliste , devenu le super n°1 bis du régime, avec ses 8 ministères, Ahmed Ben Salah .
Wassila lui en voulait à mort d’avoir menacé, directement, ses biens , par la coopérativation sauvage . Les inondations de l’automne 1969 , les rapports du FMI et de la banque mondiale lui portèrent le coup de grâce auprès de Bourguiba ( plutôt occupé par sa santé chancelante ) et son épouse par la gestion de sa fortunes ici et ailleurs .
Je serais un puceau politique , si je ne profitais pas des délais de préemption , pour m’adonner à mon violon d’Ingres , loin d’être innocent , pour vous révéler des secrets du palais présidentiel .
De cause à effet , les retombées tragiques pour ces deux personnalités appartenant au gotha de la politique politicienne des deux premières décennies de l’indépendance, méritent qu’on s’y attarde . Le naufrage de A.ben Salah ne fut possible qu’avec le cinéma bien orchestré par Bourguiba , lors d’un conseil de Ministres d’une durée marathonesque, digne de Guiness Book .
Au cours de cet historique conseil qui avait groupé le staff du combattant suprême, plus deux prévenus qui auraient évité la potence : le Commandant de la Garde Nationale Salem SABBAGH et Tahar BELKHOJA , qui se regardèrent comme des chiens de faïence, dans la salle d’attente du palais de Carthage , alors que leur destin réciproque se jouait, sur un coup de dé, dans l’immense salon où Bourguiba , tint un conseil de guerre pour déterminer les trahisons des uns et des autres .
Dans une ambiance délétère , électrique et lourde , le combattant suprême , fébrile , nerveux , revanchard et les nerfs à fleurs de peau somma tous ses ministres y compris son fils ‘BiBi’ , de cracher la pastille et de tout dévoilé sur tout le monde .
A quelques kilomètres du palais présidentiel plus exactement dans les cafés de l’avenue Bourguiba , les chancelleries des grandes puissances , (USA, GB, France et RFA) faisaient carburer leurs indics’, à plein régime , pour ne pas être sermonnées par le Quai d’Orsay ( Paris ), le Down-street ( Londres ) le Département d’Etat ( Washington ) et le l’AuswaertigsAmt (Bonn). En outre , Radio trottoir et la rumeur publique font rage et les langues se délient et les ‘bookmakers ‘ se livrent à toutes les options et les paris les plus extravagants .
Pour ma part , j’étais parmi les premiers servis, en direct à la source , grâce à mes réseaux , aussi éclectiques que fiables. Je me ferais un grand plaisir à dévoiler tout cela dans les prochaines livraisons .
En avant goût de cela, voici quelques échantillons :
Bourguiba, récupérant une partie de ses forces et rentrant , en catastrophe d’Europe, voulait reprendre la situation en main surtout sa région natale, épine dorsale de son équipe gouvernementale , se distança, carrément , de cette politique de ‘’ paupérisation et spoliation à outrance’’ des biens des petits agriculteurs. Des émeutes , des morts et des suicides eurent lieu à M’saken à 10 km au sud ouest de Sousse , chef lieu des trois gouvernorats côtiers ( Sousse , Mahdia et Monastir , sa ville natale ), signèrent la fin du super ministre ’’rouge’’ Ahmed Ben Salah .
Le combattant suprême , s’informait , auprès de trois canaux , aussi secrets que concurrents : son épouse Mme Wassila , son secrétaire particulier Allala Laouiti et les gouverneurs de la République ( les préfets ) , au nombre de 13 ( qui centralisèrent tous les rapports ( Police , comités de coordination du Parti unique , le neo-destour (PSD) , la Garde Nationale , les chefs de tribus et les anciens militants) .
Des acteurs de premier plan, auxquels me liait une amitié sûre, me mirent au parfum des rebondissements vécus lors de cet historique Conseil de Ministres ( mes mémoires sur les 31 années de la, première République seront publiées, dans un proche avenir (Inchallah si Dieu le veut ).
L’heure fatidique sonna le glas , à l’issue de cette réunion à Carthage qui prit des décisions , apparemment collégiales , mais par Bourguiba , seul et dans un état second !!
Adoptant la méthode de gouvernance du « générallissimo » Franco à Madrid (Espagne) , Bourguiba , fit semblant d’écouter ses ministres notamment le chef de gouvernement Bahi Ladgham et le super premier d’entre eux Ahmed Ben Salah .
Notre héros malheureux T.B qui n’était pas autorisé à assister à ce ‘’conclave ‘’ a dû attendre, de longues heures , durant , en compagnie du brillant colonel de l’Armée Nationale , Salem Sabbagh qui avait été recommandé pour le poste très politique, par Ahmed Mestiri ( du temps où il était Ministre de la Défense).
Officiellement Tahar Belkhoja , en tant que directeur général de la sûreté , était le chef hiérarchique de Salem Sabbagh , patron de la Garde Nationale .
Les langues heures d’attente du verdict pour ces deux hauts responsables de la sécurité publique , n’altèrent point la volonté de T.B de tater le pouls et d’espionner , dans les coulisses du palais qu’il connaissait, comme sa poche, pour en savoir plus sur les délibération ‘’top secret ‘’ des collaborateurs les plus influents du combattant suprême .
Il ne pouvait se tenir en place , dans la salle d’attente . Aussi, avait –il déniché une petite ouverture d’aération qui lui permettait d’entendre tout ce qui se débattait , en conclave Présidentiel , à 1 ou 2 mètres du fauteuil de Bourguiba . Le téléphone arabe fonctionna , si merveilleusement, vite que Béji Caid Essebsi ministre de l’Intérieur et son patron , alerté , paniqué , quitta , discrètement , la réunion pour constater de visu le ménage de T.B .
Reprenant sa place , à quelques mètres du Président , il glissa un petit mot à Bibi ,qui fonça sur la cachette de T.B pour le ramasser de force et l’obliger à rallier Salem Sabbagh à la sale d’attente tout en le traitant de toutes les grossièretés les plus salées …
Dés cet instant , le commandant de la Garde Nationale , avait pressenti que le vent tourna en sa faveur. Ce militaire discipliné pas encore contaminé par le virus de la politique politicienne , ne comprenant rien de ce tintamarre , n’avait plus la gorge serrée et la peur au ventre . Salem Sabbagh , le natif de ‘Dar Ayed ‘ à ksar-Hellal où Bourguiba avait tenu le congrès du neo-destour le 2/3/1934 , avait repris espoir pour sortir indemne de cette épreuve .
Des heures et des heures passèrent avant que le coup de théâtre se produise : le directeur du protocole de la Présidence , Abelmajid Karoui fit irruption dans la salle d’attente , pour prier les deux larrons à rejoindre le grand salon pour l’épreuve de la sentence ou le non-lieu .Bourguiba ,hautain et méprisant , fusilla TB par un regard perçant et exhiba les bulletins scolaires de sadiki , à sa victime du jour et décréta son arrestation . Dans la foulée, il promettait à l’ancien directeur de la Police un long bail avec le sahara de Borj el bœuf qu’il connaissait bien depuis sa déportation de la part des colonisateurs . T.B , la bête noire des étudiants et le barbouze-fonceur qui reforma les services de la sécurité publique , avec un rythme effréné , avec une ambition excessive , et un regard sur les fonctions du maroquin de l’Intérieur , un poste de souveraineté , convoité par tous ses pairs , qu’il obtiendra , grâce aux magouilles de la Majda Wassila, sur un plateau doré , suite à l’évasion A.Ben Salah de la prison civile de Tunis ( du 9 avril 1938), aux premières heures du matin d’un certain février glacial de 1973 .
En poste à Genève , depuis son limogeage , en douceur , du ministère de la jeunesse et des sports , après son échec au congrès de 1971 à Monastir . Restant en contact permanent avec son mentor ‘’le seul homme politique valable en Tunisie ( ‘’ la Majda , dixit Haouari Boumediene ‘’ ) T.B fût le premier à apprendre la nouvelle de la bouche même de l’épouse de Bourguiba à 5 heures du matin, en dormant à poings fermés .
Le plan démoniaque de la Majda lui ouvrit la boite magique , d’autant plus que le cousin de Bourguiba , Hédi Kéfacha qui occupait le poste , n’était pas à son goût .
Elle le réveilla en lui disant à peu près ceci : « Ya T’houra , tu as une opportunité , en or , de devenir enfin, Ministre de l’Intérieur . Personne n’est au courant de l’évasion de Ben Salah du 9 avril . voici ta feuille de route : tu appelleras à 7h 30 ‘ Bourguiba pour lui annoncer la nouvelle . tu fais semblant d’être scandalisé … tu lui enfonceras le clou en t’interrogeant sur la mauvaise synchronisation des services des RG de si Hédi .. . Je me chargerais du reste avec le combattant suprême pour que tu rentres par le premier avion à Tunis » . Il appliqua les consignes de sa parraine , à la lettre . Le scénario de madame Wassila fonctionna à merveille . Bourguiba qui est très matinal , pour insomnie chronique , n’en croyant pas ses oreilles , avec la communication de son ambassadeur, de Genève , entra dans une hystérie spectaculaire et commença à crier ‘comment me faire ça à moi Bourguiba …ya Wassila ..ya Wassila viens tout de suite à mon bureau ! et comme elle était derrière les rideaux , elle se pointa en quelques secondes .
T.B qui était encor au bout du fil, écouta , religieusement , la conversation Présidentielle .Wassila accabla son cousin monastirien Hédi kéfacha et lança un regard inquisiteur à son mari en lui disant tout de go : « tu veux mon avis ? Il y a un seul qui est capable de te sortir de ce pétrin … puis marquant le temps d’arrêt interrogatif pour feindre le coup de la commedia dell’arte que tout se passait dans l’improvisation spontanée et sincère .
Mais , avec qui téléphones-tu à cette heure-ci ? Sautant sur cette bouée de sauvetage que lui tendit la Majda … répondit mais c’est Tahar Belkhoja de Genève !! Tiens … ce chanceux de Tahar pourrait , à mon avis , faire un excellent ministre de l’Intérieur… et a fait semblant de quitter le bureau du Président … Il cria … tu es toujours géniale Wassila , tu as raison, c’est le bon choix … et se retourna au combiné de son téléphone pour crier à l’adresse de T.B « rentre Tahar , immédiatement de Genève , je te nomme à l’instant Ministre de l’Intérieur … » Il convoqua , d’urgence , un conseil de Ministres pour débattre de ce coup parfait de Ben Salah et les retombées de sa mystérieuse évasion , sur le plan international ! Il parla de tout et de rien avec ses collaborateurs , sans évoquer la nomination de T.B !
Quant à notre brillant colonel Salem Sabbagh , il quitta , certes , le commandement de la GN, pour occuper le poste ,tant envié , de chef de la mission militaire à Bonn (RFA).
Le soir même de sa mésaventure de l’automne 1969 , il avait eu l’honneur de dîner avec son épouse à la table du président Bourguiba qui lui avait fait , entre la pomme et le fromage ,la confiance si après : « ta mission à Bonn n’est que provisoire, puisque il envisage sérieusement de te nommer Ministre de la Défense Nationale … »
Toutes ces promesses ne résistèrent guère aux contraintes de la ‘’Realpolitik’’ . Sabbagh rejoignit Bonn , d’urgence , où il passait 7 ans au cours desquels il étalait tout son savoir faire pour développer la coopération militaire Tuniso-ouest-Allemande par 10 ou 12 , tout en tissant des amitiés très solides avec le ‘’Bundeswehr’’ et ses collègues d’outre-rhin qui avaient échoué à l’enrôler pour servir dans la 4 è puissance militaire au monde .
J’étais témoin de ses offensives de charme des généraux ouest allemands pour faire cédé le colonel Salem Ali Sabbagh . Mais , mêmes les offres les plus alléchantes ne l’avaient point poussé à cédé d’un iota de son patriotisme et sa tunisianité .
c'est extrêmement important,à mon avis, car c'est pas de la simple histoire mais plutôt un modèle qui patronne la politique
RépondreSupprimerMon problème cher MOKIS consiste à la volonté tueuse de savoir les back offices de la cuisine politique
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