Par Dr Mokhtar ISMAIL
(24 octobre 2009)
Deux décennies de gouvernance efficiente, prospective, mondialement crédible et fiable du président Zine El Abidine BEN AlI, qui a réconcilié toutes les composantes de la société tunisienne avec le pouvoir.
J’ai jugé, primordial, de révéler certaines confidences sur les faits les plus marquants de ce demi-siècle d’indépendance d’un pays, pris en sandwich entre des voisins peu commodes et un vieux continent trop euro centrique et dominateur.
Mais il aurait fallu remonter dans le décodage de l’ambiance mondiale de la 2e partie du 20e siècle pour prétendre analyser avec plus de lucidité
et d’objectivité ce foisonnement de retombées négatives sur la Tunisie.
Ainsi faut-il rappeler les sinistres performances des grandes puissances aux dépens des 2e ,3e et 4e mondes, au cours des 60 années post -2e guerre mondiale. La star de cette Amérique dominatrice, enlisée dans le syndrome de pourchasser le péril rouge, du voisin cubain Fidel Castro, jusqu’aux confins de l’Asie (URSS et ses satellites), Henry Kissinger, chef de la diplomatie de Nixon, fût l’homme le plus puissant de la planète, craint et respecté par son propre patron. D’ailleurs ce professeur, arrogant et imbu de sa personne, n’hésitait pas à fusiller son président de quolibets sarcastiques et de qualificatifs insultants tout en régnant sur le département d’Etat US, avec ses 15000 diplomates .
Le fantasque colonel lybien, fan inconditionnel de Nasser, n’avait jamais ‘ digéré ‘ son orphelinat du héros de la révolution de Juillet 1952 , date repère du jeune sujet du roi Idriss Senoussi alors qu’il n’avait que 11 ans lors du coup de poker de son idole ‘Elbagbachi‘ Jamel et ses compagnons de l’armée.
Ce fut une fixation pour notre voisin du Sud-Est, totalement négligé par Bourguiba, pourtant d’origine tripolitaine et ayant passé son enfance au quartier des ‘trabelsia’ entre ‘Bab Brikcha’ (au sud) et ‘Bab El Gharbi’ au (nord-ouest), de sa ville natale : Monastir.
En se frottant à Gadafi, de 40 ans son cadet . ils n’avaient ni les mêmes centres d’intérêt, ni les mêmes cultures, ni les mêmes doctrines. Que de paramètres eussent-ils opposé Bourguiba à Gadafi !!
Cette déclaration de Jerba, improvisée au point d’en avoir paraphé la naissance, en ‘catastrophe’, sur le papier –entête de l’hôtel Ulysse à Jerba le 12 janvier 1974.
Cet accouchement, au forceps, de la RAI, aurait véhiculé les germes de son échec.
Un Bourguiba aux abois, sans pétrole , ni atouts, à la mesure de son ‘génie politique’, ni à sa stature qui ne ‘court pas les rues’ sic !! , avait mal calculé les réactions de son ancrage dans le giron franco-américain.
Le leader tunisien avait, totalement, sous-estimé les résistances de ses proches collaborateurs, son fils unique ‘Bibi’ et sa seconde épouse ‘la Majda wassila’ , tellement politisée et au parfum de tous les détails des manœuvres politiciennes de son pays et du monde arabe qu’elle eusse inspiré Boumediene de lui décerner le sobriquet flatteur au ‘ Nouvel observateur’ hebdo’ socialiste, dirigé par Jean Daniel, à ce jour, qui résuma la pensée du dirigeant algérien en ces termes : ‘le seul homme politique valable en Tunisie… c’est , incontestablement, Wassila Bourguiba’ .
Tout en s’arrogeant le ‘ droit d’aînesse ‘ de faire le gendarme de la sous-région.
Il voulait s’afficher comme ‘ l’œil de Moscou’ de l’URSS de Leonid Brejnev qu’il eusse été inacceptable, pour lui, de ‘ prendre le train en marche ’ lorsque Bourguiba lui annonçât, de sa chambre à coucher du palais de Carthage, au téléphone, les détails de l’avènement de la RAI.
Boumediene n’aurait jamais pardonné à Bourguiba d’avoir refusé l’union avec l’immense pays ( son voisin de l’ouest : l’Algérie ) , quelques mois plus tôt- février 73 – à l’occasion de la célébration commune du 16e anniversaire de la boucherie grotesque de l’armée française, perpétrée sur la ville – martyre : Sakiet Sidi Youssef
( 8 février 1958) .
Le maître autocratique de l’Algérie qui ne se gênait pas de jouer le gendarme du Maghreb, tout en s’affichant comme le chef de file des pays non-alignés, ne s’embarrassait guère de scrupules pour tancer ses voisins et leur dire des vertes et de moins mûres, au hasard des sommets arabo-africains, tenus, le plus souvent à Alger.
Le larron- surprise, venu du pays de Omar Al Mokhtar ( héros du royaume Lybien ) eut le mérite de brouiller les cartes de ses compères (au nord : Bourguiba ) et au nord-ouest , le tombeur de Ben Bella, ami de son maître à penser Nasser.
Cette rétrospective maghrébine que j’ai vécue, intensivement entre Tunis, Paris et Bonn aura été mon bizutage dans les labyrinthes minés de la politique.
Je ne remercierais jamais assez mes amis en képi qui m’ont vacciné de l’empirisme archaïque du parti unique et de me faire découvrir les vertus de l’altruisme, l’abnégation et le sens du sacrifice en les côtoyant dans l’accomplissement de leurs nobles missions, en Tunisie et à l’étranger.
Trois ou quatre officiers supérieurs de l’armée tunisienne qui ont servi la patrie, discrètement et avec bravoure, au cours des 30 premières années du règne, sans partage, de Bourguiba, sans se mêler de la politique politicienne et des luttes intestines du carrousel du dernier carré des fidèles du pensionnaire de Carthage, m’avaient appris , sans le savoir, à décoder les jeux d’échecs qui se développèrent entre les différentes strates du magma socio-militaro civil du pays dans les années 60.
Cette enrichissante aventure qui a pris ses origines naturelles dans mes contacts quotidiens avec le gratin de nos officiers sup’ à la caserne du Bardo, soit en jouant au foot avec les Younes Chetali, A. Echikh , B. Ben Aissa, Abrz Essaied… qui invitèrent les joueurs civils, ayant fait les beaux jours des grandes équipes du pays tels que Noureddin Diwa, Moncef El Gaied, Larbi Touati, Moncef Chérif, Abderrahmen Ben Ezzedin… qui avaient une carte blanche pour accéder à cette chapelle militaire très surveillée par la Police militaire et la sécurité de la grande muette (2e bureau ) du Bab Mnara . L’autre volet de cette communion avec les hauts-cadres de la Défense Nationale , consistait à donner des cours à l’Ecole supérieure militaire EPS pour l’octroi des diplômes devant accélérer leur promotion militaire. Le 4e volet fut une découverte mutuelle au sein du comité des Jeux méditerranéens de 1967 de Tunis.
Plus de trois ans durant, nous planchions, ensemble, militaires et civils, nuit et jour pour relever le défi de réussir le pari sportif et organisationnel de ces joutes.
Le 4e volet est, exclusivement personnel : ma découverte, en filigrane de deux officiers supérieurs qui émergèrent du peloton tout en étant très discrets, de forte personnalité et doués d’un talent supérieur et d’un charisme hors du commun, dans deux périodes différentes. L’une, plus spécialement en RFA (de 1971 à 1976), au cours de laquelle mon entente avec l’ancien commandant de la Garde Nationale , expédié par Bourguiba à Bonn, développer la coopération militaire avec la ‘Bundeswehr ‘ (Armée fédérale ) , mon ami et concitoyen, né dans la maison du Néo-Destour (02/03/1934) à Ksar Hlal- Salem Sabbagh, qui, une fois rentré au bercail, s’était reconverti aux affaires.
L’autre haut responsable prédestiné à un majestueux avenir en 1966, déjà ! lorsque, je ne sais par quel hasard et quelle chance pour moi, j’ai perçu chez lui, des qualités d’un meneur d’hommes, d’une trempe exceptionnelle ! il s’agit de son Excellence, notre vénéré Président Zine El Abidine BEN ALI, qui, après avoir sauvé le pays du chaos, avait risqué sa vie , un certain samedi 7 novembre 1987 pour écrire les pages les plus somptueuses de l’histoire de la 2e République.
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